Depuis quelques années je croise régulièrement ce jeune mannequin, parfois à l’espace Muus du Tux où encore sur une chaîne du câble. Souriant, toujours très sympathique et hyper bien looké, qui est celui qu’on nomme Pape Iceberg ? Pour tenter de répondre à cette question, je lui proposai un rendez vous à la Boite à Idée. C’est ainsi qu’un matin de Juin, le jeune créatif me retrouve à l’espace pour échanger …

Iceberg : «  je appelle Ibrahima mais je me fais appeler Papa Iceberg. Je n’ai jamais voulu me montrer au grand public comme çà où montrer tout ce que j’ai à offrir. J’ai toujours voulu me cacher quelque part…

Iceberg est donc une métaphore. Je pense que d’une certaine façon on est tous des icebergs. Je suis un électron libre, mon esprit va dans tous les sens. Je viens de Thiès. J’y suis né et j’ai grandi là-bas… Ça fait cinq ans que je suis à Dakar. Je suis venu pour faire mes études mais j’ai très vite été happer par la créativité de la ville. Aujourd’hui je suis mannequin et apprenti-styliste. Je suis un tout petit entrepreneur. »

Tout Petit

« Oui parce qu’il faut commencer quelque part et il faut savoir partager ce que tu as avec d’autres. Des personnes qui te suivent, qui veulent apprendre … J’ai co-fonde une agence de mannequins pour proposer coaching, management, leurs apprendre à valoriser leurs potentiels, leur talents. On est sur Instagram. Il y’a beaucoup de jeunes qui rejoignent cette communauté. C’est un mot est important pour moi, ” communauté” parce qu’il s’agit d’être ensemble, de s’identifier à quelque chose … Amy Management est le nom de la structure. Amy parce que c’est le nom de la jeune fille sénégalaise.»

Le mannequinat

«  En grandissant à Thiès , j’ai toujours été dans l’ombre. Je n’ai jamais voulu me montrer, j’avais beaucoup de chose en moi, mais je n’ai jamais pu les exprimer. En grandissant dans cette ville, je  ne pouvais pas faire grand-chose. Les gens te jugent et te dissuadent, surtout quand tu es un homme et que tu aimes la mode. Ce n’est pas forcément bien vu au Sénégal !

Quand je suis arrivé à Dakar, j’ai rencontré des gens beaucoup plus fous que moi. Je me suis dit : wawouu j’ai une famille. Du coup j’ai commencé à faire les choses, à oser montrer une partie de ce que je suis. La mode, le stylisme et le mannequinat en particulier c’est un moyen pour moi de m’exprimer. Je ne sais pas trop comment dire toutes ces choses avec la parole donc j’ai choisi le vêtement comme moyen d’expression.

C’est ce qui m’a poussé à être devant la caméra.

Pour moi, un bout de tissu où une chemise où encore un pantalon sert plus qu’à couvrir le corps. C’est tout un STATEMENT»

C’est drôle parce que tu veux te cacher mais tu as choisi un métier de lumière, un métier où tu es exposé… C’est un peu paradoxal, non ?

«  Oui c’est vrai, mais en même temps toutes ces identités, ne sont pas forcément moi. Disons que ceux sont des personnages. Comme un acteur qui interprète différents rôles. Parfois c’est un moyen pour moi de me surprendre. Je peux faire beaucoup de choses, comme un caméléon qui s’adapte à différents environnements. Çà me permet de me découvrir en tant que personne et çà me permet de me réinventer. »

Ta plus belle expérience durant ces cinq dernières années à Dakar.

« Je me rappelle avoir vu pour la première fois, Selly Raby Kane quand j’étais à Thiès. J’étais encore au lycée quand je découvrais son défilé Alien-Cartoon à la télévision. Je ne savais pas à Dakar , au Sénégal qu’il y avait des personnes créatives, excentriques, aussi inspirante que Selly peut l’être… Quelques années plus tard je suis allé à sa rencontre. Elle m’a accueilli à bras ouvert et m’a fait découvrir son univers. Je lui en suis très reconnaissant parce qu’elle a été très généreuse. Cette rencontre m’a marqué…

Récemment, j’ai bossé sur un projet de valorisation des femmes prisonnières de Thiès et de leurs travails. C’était un fort moment d’émotions et de leçons»

L’avenir

“WOOOW! je ne peux répondre aux questions en rapport avec l’avenir. Je ne sais pas ce que je ferais demain. Je souhaite pouvoir faire de belles et de bonnes choses pour moi même et pour ma communauté. Je prie de ne pas me perdre, de ne pas perdre tous ceux avec qui je me suis forgé au cour de ces dernières années et de rester toujours fidèle à la folie qui m’anime.

Je viens de donner ma perception du “succès”. “

Un vêtement

“Si j’étais un vêtement, un seul, je serais une grande chemise blanche très large façon blouse. Parce ce que j’aime le oversize style, quelque part j’aime cacher mes os  j’aime aussi la notion de “SUTURA” et une large blouse blanche a beaucoup de “sutura” et est très pure.”

Un conseil

LANCEZ-VOUS! (EN CRIANT).  Avec les bons repères et une bonne vision.

Un mots de la fin

EXPRIMEZ-VOUS ET LAISSEZ LES AUTRES S’EXPRIMER!