Mot du commissaire général
« Quand pourrait-on parler d’une renaissance africaine » se demandait déjà, dès 1948 l’éminent savant Cheikh Anta Diop (1923-1986). Aujourd’hui en 2022, l’idée de la renaissance de l’Afrique est une réalité dynamique partout sur le
continent aussi bien dans l’éducation, la culture, les arts, les sciences, l’agriculture, les services, la préservation de l’environnement que le refus de la pauvreté, de l’exclusion identitaire et des conflits tribaux. Mieux, l’agenda 2023 adopté par l’Union Africaine lors de son cinquantième anniversaire autour du thème du « panafricanisme et de la renaissance africaine » nous rassure que plus de jours verdoyants viennent pour les peuples d’Afrique et de leurs diasporas peu importe leurs origines ou leurs situations géographiques.
La renaissance africaine n’est donc plus qu’une vision, une utopie des Africains et des Amoureux de l’Afrique pour l’Afrique, elle est une manière d’être et d’avoir, une manière d’exister, une manière de vivre, de construire l’Afrique. C’est le sens du partenariat que nous avions construit avec passion et conviction du Bénin au Sénégal en passant par la Côte d’ivoire, le Congo, la France et le Liban. Cette exposition permet aussi de montrer cette Afrique en marche vers sa propre destinée qui ne fait plus que “recevoir” mais aussi “donne”, “participe”, “construit”, “agit” dans le concert des Nations et “renforce” le vivre ensemble. Car un autre monde est possible et les huit artistes de l’exposition « Africa : La renaissance en marche » donnent à voir dans leurs créations ce nouveau monde où l’existence de chaque peuple pourra être respectée, acceptée et valorisée comme telle, où les formes d’appréhension de soi et du monde n’iront plus dans un seul sens mais sans limite de tous les côtés possibles.
O L A R É W A D J O U E L V I S L A L È Y È .
Se faisant, l’exposition « Africa : La renaissance en marche » rejoint le thème général de cette 14e Biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar : Ĩ NDAFFA# qui nous invite à Refuser la forme telle qu’elle est donnée et Forger les sens qui sont encore informes. Pour cette exposition, OBART propose les travaux de quatre artistes : Pascal Konan, Yves Midahuen alias Midy, Marie-Roxane Tehoua et Mauricette Djengue.En mettant en scène la vie quotidienne des habitants d’Abidjan, Pascal Konan se fait l’interprète d’une émotion particulière, celle que produisent les villes africaines à travers leur densité et l’exubérante profusion de sons et d’odeurs qui les caractérisent. Les œuvres d’Yves Midahuen alias MidY, sont plus intimistes, plus attentives aux frémissements de son monde intérieur, à sa relation avec le divin, à la spiritualité africaine et au retour à une véritable conscience culturelle qu’aux bruits du monde. Marie-Roxane Tehoua aborde, quant à elle, différemment la question de l’Afrique et de sa renaissance dans son travail. Ses sculptures figuratives interrogent la nature humaine et la spiritualité émotionnelle. Tel un champ d’expérimentation et de méditation, ces œuvres sont une expression de l’être dans l’exploration de sa sensibilité et de ses rêves. Pour Mauricette Djengue, dont cette exposition est la toute première, ses œuvres, tantôt abstraites, tantôt figuratives, brillent de la vie sur le continent, de ses joies, de ses gens mais aussi de ses traits culturels qui font l’identité de l’Afrique contemporaine.